Conséquences de la paralysie faciale

Paralysie faciale
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par Xavier Lachiver
créé le
24/08/2017
, modifié le
30/08/2017
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A la partie inférieure de la face, la paralysie faciale provoque un affaissement et une élongation des lèvres, un affaissement de l'aile du nez, un effacement du sillon nasogénien et une chute de la commissure labiale. La joue est creuse et flasque. L'installation d'une hyperactivité compensatrice du côté sain dévie la pointe du nez et la crête philtrale. Ces déformations sont majorées par la mimique. Sur le plan fonctionnel, il peut exister une gêne à l'alimentation, par accumulation d'aliments dans le sillon gingivojugal ou par morsures jugales lors de la mastication. Chez le sujet âgé aux téguments distendus, l'incontinence salivaire n'est pas rare. Ces anomalies sont d’autant plus marquées que la paralysie est ancienne.

A l’étage orbitofrontal, la paralysie du muscle frontal entraîne la ptose du sourcil, apportant un excès cutané à la paupière supérieure. L’asymétrie du front est accentuée par l’hypertonie du muscle frontal du côté opposé à la paralysie.

La paralysie du muscle orbicularis oculi entraîne une inocclusion palpébrale, une ascension du bord libre de la paupière supérieure en ouverture des paupières (le muscle de Muller et le muscle levator palpebrae -innervés par le 3è nerf crânien n’ont plus d’antagoniste) et un relâchement de la paupière inférieure qui est atone. Il en résulte une lagophtalmie exposant l’œil aux traumatismes. Ce risque de lésion prédomine dans le cadran inférieur de la cornée et est majoré par l’anesthésie de ce petit territoire cornéen dont la sensibilité est subordonnée au nerf facial. Une kératite évoluera vers la cicatrisation avec taie cornéenne définitive ou vers la perforation cornéenne et la cécité. Les lésions de la cornée sont responsables de violentes douleurs, très invalidantes, rebelles aux antalgiques mineurs et qui peuvent être chroniques. L’évolution spontanée de la paupière inférieure hyperlaxe se fait vers l’ectropion (éversion de la paupière) et l’epiphora (larmoiement).

Au stade de paralysie faciale séquellaire, lorsque tout espoir de récupération est abandonné, nous proposons une stratégie chirurgicale de réhabilitation de la face paralysée.